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La Légende de Mélusine
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Une exposition sur Mélusine
Choix des images et textes par Kinthia Appavou et Régor Mougeot
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Un extrait musical de l'album "Un fabuleux héritage" des derniers Trouvères
pour illustrer cette exposition...( cliquez sur le lien ci-dessous )
"Mélusine" Par "Les derniers Trouvères"
La Légende de Mélusine :
Raymondin, neveu du Comte de Poitiers et fils du Comte de Forez, tue accidentellement son oncle en forçant un sanglier féroce. Aveuglé par la douleur, il chevauche dans la forêt et à minuit, rencontre à la fontaine de Soif (ou « fontaine faée ») trois femmes dont Mélusine.
Elle le réconforte et lui propose de l'aider et de faire de lui un très puissant seigneur, à condition de devenir sa femme. De plus, elle lui fait jurer de ne jamais chercher à la voir le samedi. En gage, elle lui offre deux verges d'or qui « ont moult grand vertu ».
« La prospérité comble le couple. Mélusine en est l'artisan très actif, défrichant et construisant villes et châteaux forts, à commencer par le château de Lusignan. Ils ont aussi beaucoup d'enfants, dix fils dont plusieurs deviennent rois par mariage, tel Urian, roi de Chypre, Guion, roi d'Arménie, Renaud, roi de Bohême. Mais chacun a une tare physique au visage, comme Geoffroy à la grande dent, le sixième.
Jean d'Arras s'étend sur les prouesses de ces fils, notamment sur leurs combats contre les Sarrasins. »
Cependant, un samedi, alors que Mélusine et Raymondin vont à Mervent, le comte de Forez, frère de Raymondin, leur rend visite et s'étonnant de l'absence de Mélusine, l'accuse de déshonorer son mari ou d'être « un esprit faée ». Aveuglé par la colère et la jalousie, Raymondin perce de la pointe de son épée la porte de la salle où sa femme est enfermée et la voit en train de se baigner dans une grande cuve de marbre « qui estoit jusques au nombril en figure de femme et pignait ses cheveux et du nombril en aval estoit en forme de la queue d'un serpent ».
Comme il garde le secret de sa découverte, Mélusine peut encore rester avec lui comme avant. Raymondin, empli de remords, chasse son frère en le menaçant et disculpe Mélusine.
Peu après, Geoffroy à la grande dent brûle l'abbaye de Maillezais et son frère Fromont qui était moine. Raymondin, furieux, s'emportant contre Mélusine, lui reproche publiquement d'être « une très fausse serpente » responsable des tares et des méfaits de sa progéniture.
Mélusine, dont la nature est dévoilée, doit quitter le château. Après des adieux émouvants et des recommandations prophétiques (don d'anneaux), elle s'envole par la fenêtre, se mue en serpente et va survoler la tour poitevine de Lusignan en poussant des cris déchirants. Elle reviendra pour s'occuper de ses enfants nuitamment et à l'insu de tout le monde (exepté les nourrices) et pour annoncer, trois jours avant, la mort d'un des siens.
Désespéré, Raymondin se fait ermite à Montserrat. Quant à Geoffroy, il rebâtit Maillezais après s'être confessé au pape.
Extrait de La Fée Mélusine au Moyen Age,
Françoise Clier-Colombani, édition Léopard d'Or, 1991, page 12.
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La rencontre
de Raymondin et de Mélusine :
COUDRETTE : Le roman de Mélusine ou l'histoire de Lusignan. BN ms fr 24383 (1460)
La miniature du manuscrit de la Bibliothèque Nationale, de taille importante (16 cm / 8,5 cm) illustre deux épisodes successifs de cette rencontre:
- la rencontre proprement dite de Raymondin et des trois dames à la Fontaine de Soif.
- la séparation des héros à la fin de la rencontre (établissant ainsi un effet de chronologie).
Deux espaces inégaux composent l?image, et un bosquet en trace les limites. Le sens de l'écoulement de l?eau de la fontaine, au premier plan, est codé comme le sens de la lecture.
D'abord, dans un premier espace à gauche et au centre de l'image, est représenté « le monde sauvage » caractérisé par un amas de roches chaotiques d'où sort une source se jetant dans une fontaine. Espace sauvage dont les limites sont symbolisées par le chemin sur lequel se trouve Raymondin à cheval, et l'épais rideau d'arbres fermant jusqu'à l'horizon le cercle de la clairière qui entoure les rochers et la source.
Trois dames sont assises en groupe auprès de la fontaine, vêtues de riches atours. Leur position les lie étroitement au rocher et à la source. Elles font partie intégrante du lieu : elles sont les dames de la fontaine.
Pourtant, alors que deux d'entre elles sont occupées à deviser, la troisième, au premier plan, plus richement vêtue encore que ses compagnes (sa robe est tissée de fils d'or et bordée d'hermine, elle est coiffée d'un bonnet et d'un galon dorés), s'en distingue encore en s'intéressant au cavalier qui s'est arrêté devant elle.
Elle lève légèrement le bras gauche et pointe l'index dans sa direction, montrant ainsi qu'elle lui adresse la parole avec dignité.
Lui cependant est tout aussi richement vêtu qu'elle, attestant ainsi qu'il appartient comme elle à l'aristocratie (jaque rouge brodée et cintrée à la taille, bordée d'hermine et descendant aux genoux; bonnet rond à bord relevé et à plumet blanc et porte-épée au côté gauche). Il retient son cheval de la main gauche et lève la droite en signe de salutation aimable.
Dans le second espace, à droite de l'illustration délimitée par la forêt, sur fond de paysage, est figurée la suite chronologique de la rencontre, le départ de Raymondin après les serments. Le mouvement de départ est ici suggéré comme dans nos bandes dessinées d'aujourd?hui par l'illusion du départ du cheval (pied levé, tête hors du cadre).
Les deux héros sont maintenant à l'orée de la forêt, Mélusine demeure cependant à la lisière de son domaine et se redresse pour tendre la main à Raymondin dans une attitude de prière ; lui se penche pour lui faire ses adieux tandis que le cheval sort de l'image dans la direction inverse de celle de son arrivée.
L'espace double de l'illustration permet donc de visualiser le moment d'arrivée et de départ momentané de Raymondin, et le moment où, au terme de la rencontre, se produit le déplacement de Mélusine de l'espace sauvage et chaotique de la forêt aux limites du monde civilisé (symbolisé par l?arrière-fond de paysage que l'on aperçoit derrière Raymondin).
Extrait de La Fée Mélusine au Moyen Age, Françoise Clier-Colombani, édition Léopard d'Or, 1991, page 30-31.
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Le bain de Mélusine
COUDRETTE : Le roman de Mélusine ou l'histoire de Lusignan. BN ms fr 24383 fol 19 r
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Le bain de Mélusine
Th. Von RINGOLTINGEN/ die Geshichte der scöne MelusineNüremberg, Nat. Mus. Ms 4028
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La rupture du pacte.
Raymondin accuse Mélusine, elle s'évanouit.
Bâle Univ. Bibl. ; Codex 0 ; 1.18
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Lenvol et le retour (allaitement)
COUDRETTE : Le roman de Mélusine ou l'histoire de Lusignan. BN ms fr 24383 fol 30 r°
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Notre-Dame de Bréac Ellis avec,
à ses pieds,
La Femme à Queue de Serpent
Statue du début du XVIe siècle (Finistère).
La queue de la Serpente rejoint en arrière la tresse de la Vierge
sans qu'on puisse faire la distinction entre l'une et l'autre.
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LArbre de Jessé encadrant la Vierge
Jessé dort dans les replis de la Femme Serpente qui soutient l'Arbre.
Saint-Thégonnec (Finistère)
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Adam et Eve
Portail de Notre-Dame de Paris.
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Le Jardin D'Eden
Les Très Riches Heures de Jean, Duc de Berry.
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Sainte Vénice issant de son baquet.
Christianisation de Mélusine.
Les offrandes votives de rubans blancs ou rouges règlent les menstrues.
Eglise de Morigny (Manche).
In A Plus au Sens. L'ésotérisme spirituel et charnel de Rabelais, Claude Gaignebet, Ed. Maisonneuve et Larose, Paris, 1986, p. 86.
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Saint Michel terrassant le dragon.
Mélusine est sculptée sous le socle dans sa fonction de bâtisseuse,
portant des pierres.
Eglise de Lampaul-Guimilliau (Finistère).
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Mélusine
sculptée dans sa fonction de bâtisseuse,
portant des pierres.
Saint-Thégonnec (Finistère).
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IsisThermoutis
Terre cuite, Musée du Caire.
Dessin d'après Le Culte d'Isis dans le bassin oriental de la Méditerranée,
F. Dunand, Ed. E. J. Brill, Leiden (Hollande), 1973, planche XXVII.
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La Nymphe scythique Araxa
entre Hercule de Lybie
présentant son blason
et Galatéa
Ce frontispice des Illustrations de la Gaule de Jean Lemaire des Belges
présente l?image très rare d'un sexe de femme serpente.
In A Plus au Sens. L'ésotérisme spirituel et charnel de Rabelais, Claude Gaignebet,
Ed. Maisonneuve et Larose, Paris, 1986, p. 75.
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Façade de l'Hotel de Ville de la Rochelle
(Charente-Maritime).
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Mélusine
Château de Pierrefonds (Oise)
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Mélusine dans sa facette féminine
Colombiers (Vienne).
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Mélusine dans sa facette masculine
Colombiers (Vienne).
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Couple alchimique
Château de Pierrefonds (Oise).
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Figure androgyne
Chapiteau du XIe siècle. Cathédrale de Saint-Dié (Vosges).
In Les arts Primitifs Français, Léon Gishia et Lucien Mazenod,
Ed. Arts et Métiers graphiques, Paris, 1953, p. 91.
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Olokun
Dieu de la mer
du bénin et du nigéria
Bronze, Rijksmuseum voor Volkenkunde, Leiden (Hollande)
Dessin daprès une illustration dans African Mythology, Myths and Legends,
Geoffrey Parinder, Library of the Uvilds, p. 81.
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